Episode 13 - Fire DiamondTrès chouette finale en ce qui me concerne, en dépit d'un peu de prévisibilité compte-tenu de l'Edit et du traitement des personnages, mais le résultat m'a fortement enthousiasmé (j'y reviendrai) et chacun des 5 finalistes a eu droit à une forme de clôture narrative plaisante.
* F5 & Mamma BearPour faire simple, Maria a fait un
- Finale S41:
Ricard
.
Elle est arrivée auréolée d'une image de menace complète largement véridique mais aussi gonflée avec soin par Charlie en vue d'être un bouclier solide, et malgré les efforts de montage de nous dévoiler une Liz influençable, Maria était finie dès lors que Liz a ruiné son jeu en aidant Kenzie à gagner l'immunité.
Mais surtout, quelle classe.
Portée par le fait de se savoir dans le futur à l'écran devant ses gosses, Maria s'est imposée un devoir de prestance et d'honorabilité là où d'autres auraient eu raison d'être aigris ou mauvais.
Superbe iconographie de la presque-quinqua solide, attachante et en force (n'en déplaise à quelques épisodes à l'Edit négative, ce qui finit toujours pas tomber sur quiconque a pris le pouvoir), qui se paie par ailleurs le luxe d'un vote surprise en finale de femme forte à femme forte, qui est clairement moins un anti-Charlie qu'un pro-Kenzie.
Que dire aussi sur cette soudaine impulsion de Liz à soutenir Kenzie lors du F5, j'avoue avoir hésité en me demandant si elle n'allait pas bypasser Kenzie en comptant les trous de la planche, utilisant son puzzle résolu pour gagner l'immunité.
* F5 & Total DramaOuhla, Liz ...
Que dire ...
Sérieusement, cette épreuve du feu a opposé une candidate auréolée de positivité, attachante et sociale à une espèce d'électron libre pratiquement délirante convaincue de sa propre gloire ?
Quelqu'un devant son écran était-il sérieusement en train de soutenir Liz durant l'épreuve du feu ?
Je sais que l'Edit joue pour beaucoup, Edit qui nous a principalement souligné Liz comme cette nana égocentrique, prompte à se vanter de sa réussite professionnelle, plaintive, ''entitled'' (j'ai jamais trouvé un mot français qui rend honneur à ce concept), et surtout ...
Ce qu'elle est infantile !
Les petites remarques d'enfant de 6 ans pestouille, les grimaces, les ''Tempers Tantrum'' ...
On a rarement vu une telle combinaison d'arrogance et d'immaturité infantile chez une seule personne, et quand bien même j'étais un des rares à lui donner une forme de soutien après son emportement contre Q., la finale enterre Liz dans cette imagerie de femme-enfant convaincue de la théorie du LizCentrisme (les planètes tournent autour d'elle) au point que même Venus roule des yeux devant une telle lecture à côté de la réalité.
En un sens, je peux entendre qu'avec 0 votes contre elle et le fait qu'elle ait été le facteur clé pour parachever l'effondrement Nami, lesquels Nami peuplent le jury, il y'a une matière théorique avec laquelle jouer pour s'imaginer gagnante, mais (et c'est le thème de cette finale) la personnalité compte et la conscience de soi de Liz semblait totalement aux fraises cette saison.
Il était sérieusement temps que la saison s'arrête en ce qui la concerne et j'imagine que le retour public doit pas être folichon, même si on peut supposer que son solide égo saura encaisser ...
* F3 & Le Dilemne de PersonnalitéD'emblée, j'écarte Ben de la discussion lequel rejoint une armada de finalistes à 0 votes qui n'ont pas démérité, qui ont été travaillé et qui sont mémorables mais qui clairement étaient des non-facteurs à l'arrivée de la finale.
- Entièreté de la New Era:
Xander, Roméo, Owen, Jake & la Reine Carolyn sont tous mémorables à leur façon, mais aucun n'a perdu lors du conseil final, tous étaient discrédité bien avant même si Ben a suivi la voie de Roméo avec un moment classieux au F4.
.
Le bonhomme a porté un beau message d'authenticité et de résonance émotionnelle, en portant ses insécurités toute la saison sans honte, inspiré par la surpuissante icone qu'est devenue Carolyn, véritable porte-parole du fait d'oser être soi-même avec son passé, ses failles et son décalage, parachevant aussi le travail d'une Maryanne.
Certains pourront reprocher à Carolyn d'avoir ouvert une boite de Pandore qui autorise des castings de plus en plus éclectiques voire instables (Bhanu anyone ?), mais l'idée d'exposer de plus en plus de profils atypiques me plait grandement pour casser des stigmates.
Et maintenant notre F2 ?
Superbe cas d'école, très bien illustré par la narration de Soda qui a clairement reconnu que durant les plaidoyers, son coeur disait Kenzie & sa tête (et son âme de Survivor) disait Charlie.
Charlie était effectivement ''fadasse'' sur cette finale et oserais-je dire, il l'a été un peu sur l'ensemble de la saison ?
Le bonhomme a toujours été posé, calme, intellectuel, réfléchi.
Soit une version plus mature, moins impulsive d'un Spencer ?
Mais au demeurant, ses confess' devenaient vite redondantes et mornes, de sorte que si tout un chacun devait admettre qu'il jouait super bien, il n'était pas fondamentalement ''passionnant''.
C'est difficile à entendre, et son choc émotionnel après le résultat n'en fait que plus peine à voir, mais Charlie perd pour ce qu'il est et non pas pour ce qu'il a fait ...
Le bonhomme est humble (sa réaction est aussi admirable que celle de Maria), pondéré, mais justement très peu émotionnel.
Et Kenzie est joie, passion, flamboiement, larme, liens.
Charlie semble être un ''brave garçon'' mais qui n'est pas encore ''fini'', qui manque de personnalité, de gusto, d'identité, et qui vient jouer un jeu tout en pudeur et en retrait, où il s'est intelligemment posé, a ouvert l'encyclopédie du bon Survivor et veillé à laisser autrui attirer l'attention, autant par choix qu'en suivant sa nature profonde.
Problème, cette finale ne lui fait pas trop honneur et son refus de participer au feu (que je ne critique pas en soi) parachève cette volonté de ne pas briller, et je suis en un sens triste pour lui.
Sur l'autre versant, mais quel chouette travail réalisé sur l'ensemble de la saison pour illustrer le jeu social de Kenzie.
Sans être dénuée de fibre stratégique, Kenzie restera dans les mémoires comme un papillon social tatoué qui a accueilli les détresses psy d'un Bhanu ou d'un Ben avec patience et empathie, restant ancrée sur ma rétine semaine après semaine comme une des candidates les plus agréables que j'aie suivi sur l'ensemble de la saga.
On sait que Survivor a souvent galéré à illustrer des jeux sociaux féminins par le passé, donnant à terme des gagnantes jugées ''peu méritantes'' et polarisantes ...
Mais ici, Kenzie nous fait une anti-Charlie sur sa finale : Liz la soutient au F5 et lui offre une immunité, et son F4 lui offre une épreuve du feu narrativement parfaite.
Que ce soit Q. et son commentaire comme quoi la pression pête les tuyaux ou crée des diamants et la propre narration de Kenzie qui évoque le lien entre cette épreuve et les débuts sans feu de Yanu, c'est juste parfait de bout en bout.
Et on en parle de Q ???
Le bonhomme démarre le F3 avec une attitude presque hostile envers Kenzie, enfermé dans son monde où il continue à priori de délirer en niant les affirmations de Kenzie & Tiff sur leurs discussions.
Et pourtant, séduit par le discours assumé de Kenzie concernant l'usage qu'elle ferait de son argent, il vote POUR elle ce que je n'avais pas du tout vu venir.
Plus encore que Liz, Q. est le gros personnage de cette saison, qui a forgé la narration sur l'ensemble de l'histoire, et il l'a encore fait (avec Maria) à travers ce vote surprise qui récompense sa vision de l'entreprenariat et de l'indépendance professionnelle.
Le gars est perché, mais mérite un certain respect.
L'assurance de Kenzie à assumer la dimension égoïste de sa participation est aussi un moment fort dont ferait bien de s'inspirer la Koh-Lanta Squad prompte à chouiner qu'il font ça ''pour leurs enfants''.
Et sachant que Kenzie est enceinte, ce lien tardif avec Maria de Badass Mom à Future Badass Mom est top (''je t'appellerais pour savoir comment faire sortir ce truc de mon ventre'' ... excellent).
Pour moi, Kenzie n'est pas la meilleure joueuse de la saison mais c'est une de celles que j'ai préféré voir gagner depuis des années parce qu'elle symbolise une bienveillance qui a su fleurir dans un jeu qui ne laisse pas toujours sa place à de telles compétences.
Et de par mon job dans la santé mentale, toute personne capable d'entretenir une forme de bonté authentique dans un environnement compliqué (Survivor ou mode IRL) me touche énormément.
---------------------
En conclusion, eh bien, j'ai apprécie cette saison.
Une ingérence de la production de plus en plus minimaliste (à partir de F10, ils n'ont pratiquement rien fait et ont laissé les joueurs jouer).
Des personnages mythiques et mémorables.
Une issue des plus satisfaisantes.
De belles valeurs humaines qui se dégagent une fois l'histoire finie.
Le running-gag des idoles parties en poche.
Le Drama ne sera peut-être pas du gout de tout le monde, mais cette saison était pour moi remarquablement mémorable et plus émotionnelle/authentique que la précédente que j'ai aussi beaucoup aimé mais pour des raisons très distinctes.
Et j'ai adoré les références à Carolyn qui mérite son statut à part dans la légende Survivor.