Episode 03 - Peur, Contrôle, CannoloJ'aurais aussi bien pu appeler cet épisode ''Boston Rob - The Origins'' dans mon choix de titre.
Mais vu que Mario Puzzo est cité, autant aller au bout des choses ...
La construction de Rob dans cet épisode est centrale.
La dernière fois, on le voyait choisir de soutenir Sean essentiellement pour ne pas redevenir la simple ''abeille ouvrière'' qui s'aligne sur le système normatif ...
Cette fois, Rob s'ouvre à une vilénie totalement assumée, citant le Parrain, et choisissant de s'associer à l'attitude anarchique de Sean et à une relation factice avec Sarah, uniquement pour avancer ses pions, on est plus devant un opportunisme sociologique mais devant un joueur au sang froid.
Hunter est un excellent contrepied pour Rob dans cet épisode.
Le gars est l'incarnation de l'archétype du bon leader apparent.
Il n'est pas seulement physique et compétent, il semble aussi respectueux, pondéré, adaptatif et assez drôle pour se joindre au groupe dans les séquences ''radio''.
Le virer ne peut se faire qu'au nom d'une seule valeur : prendre le contrôle.
Qu'on se le dise, on vient d'assister en deux épisodes à un joli coup d'état que ne renierait pas Game of Thrones (revisionnez le discours de Rob avec les Pluies de Castamere, ça marche aussi bien qu'avec une musique instrumentale italienne) ...
C'est d'autant plus nuancé que Rob nous confie être potentiellement proche d'un Hunter dans sa propre philosophie d'un travail efficace et d'un cadre, mais qu'il choisit consciemment de lui laisser ce rôle plutôt que d'incarner un leader visible, en vue de capitaliser sur ses erreurs.
- Spoiler Saison 20:
C'est par ailleurs très cynique de se dire que 16 saisons plus tard, Rob est le Hunter des Méchants.
Le bonhomme qui veut induire de la cohésion et de l'organisation dans une tribu dysfonctionnelle, s'épuise à la tâche, et se fait sortir par un arriviste sans valeur morale affichée.
La beauté des cycles ...
Sean est un individu polarisant, qui effectivement, camoufle sa paresse depuis son aversion pour l'autorité et le fait d'obéir à qui que ce soit, mais le gars a de la présence et du charisme.
Les séquences ''Radios'' sont hilarantes, et le fait de voir Sean capable de s'auto-parodier dans la séquence des ''Blacks No-Nos'' est franchement drôle et amène de la nuance.
Vecepia reste de son côté la candidate médiane et centriste, à qui on passe épisodiquement le micro pour narrer les événements mais qui n'a pas son mot à dire à l'écran concernant la personnalité machiavélique de Rob ou la posture oppositionnelle de Sean, si ce n'est en début de saison où elle le compare à un Malcolm X activiste.
Pendant que Maraamu réalise son coup d'état dans la continuité du vote précedent, les Rotu sont fondamentalement plus ennuyeux à suivre : faute de conseil, la tribu reste ''Kumbaya'' sous la guidance d'un Gabe tout fou-fou, Kathy s'intègre, Paschal & Neleh nous font le coup de Rodger & Elizabeth version 2.0. tandis que John & Robert multiplient les blessures.
De fait, la séquence de Pipi-Kathy est mémorable, mais vous m'excuserez, je préfère le jeu d'alliance qui se passe sur l'autre plage, celle où un ouvrier de Boston sabre un militaire de carrière propre sur lui ...
Gina est désormais dans l'opposition, mais aussi jolie/télégénique soit-elle, sa présence narrative a été minimaliste et ne nous encourage pas vraiment à la soutenir plus que de raison.
Et on sent que Survivor est content de retrouver ses plages vu le nombre d'épreuves à base de radeaux et de pirogues, épreuve que je trouve cependant bordéliques à souhait côté lisibilité, faute de techniques plus modernes type drones ...