Episode 12 - La Tai-tastropheJe me plaignais que l'épisode 11 voulait construire un CV fictionnel à Michele à partir de rien du tout, mais c'est en réalité l'épisode 12 qui est la vraie ''Origin Story'' de Michele.
Après, c'est très tard pour une saison à 14 épisodes de jeu, mais on a vu récemment dans la New Era que
- suite de la présente saison et saisons 41-44:
certains gagnants naviguent tranquille et semblent avoir compris qu'il est simplement suffisant de faire un joli coup médiatisé en fin de partie et de naviguer son Endgame.
Cet épisode est intéressant dans le sens où il illustre assez bien nos six joueurs.
Joe est le vieux râleur, l'âge n'aidant pas, il est limité dans ce qu'il peut encore offrir et périclite de plus en plus, entre amertume et acceptation, il n'est clairement plus autre chose qu'un personnage d'arrière-plan depuis un solide nombre d'épisodes ...
Tai s'effondre complètement dans cet épisode.
C'est un personnage fascinant, contradictoire, adorable & irritant.
Sur l'ensemble de sa saison, Tai s'est courbé tel un bambou pour incarner tout et n'importe quoi : il a été une adorable victime attachante, un protecteur de la nature, un apprenti-harceleur et maintenant un tyran maladroit qui a une bonne idée mais s'y prend socialement n'importe comment et se fait ostraciser par tous, ce qui se termine sur un conseil dramatique qui l'enterre avant même le moindre FTC, montrant qu'il n'a ni le respect ni la considération de ses pairs.
Son jeu social est calamiteux et erratique, et cet épisode montre clairement que tout en étant un personnage majeur et passionnant, une victoire semble désormais impossible au vu de ses maladresses ...
Michele est ici à son meilleur.
Apprenant que Tai la cible, elle décide de sortir de sa réserve et profite du conseil pour le massacrer.
Elle montre son art de l'éloquence en ridiculisant Tai, argument après argument, le laissant bafouiller et articuler pauvrement ce qu'il a à dire, d'une façon qui me rappellera
- FTC S18:
JT face à Stephen
.
On découvre aussi que Michele, politique et prudente aux conseils, peut sortir les griffes pour décrédibiliser quelqu'un en pointant les failles de son jeu & c'est un véritable home-run de qualité.
Dans ce même épisode, Michele est aussi celle qui rappelle au spectateur qu'un harceleur qui est tout gentil avec un éléphant et un singe le Jeudi n'en a pas moins été un salopard depuis le début de la semaine et cette cohérence narrative (déjà entrevue face à Nick) est une de ses forces.
Michele démarre TRES tard dans l'histoire et jusque là elle est très centriste, convenue et prudente mais c'est (malheureusement) (pour le spectateur) une ligne de conduite intelligente dans une saison remplie de grosses personnalités ...
Cydney reste une figure sous-éditée, alors qu'elle est cruciale.
Véritable archétype en soi (je pense à Leshawna de Total Drama que je visionne actuellement), Cydney est présentée ici comme étant quelque peu imprévisible.
Une excellente joueuse mais qui ne supporte pas le bullshit et l'autoritarisme, et va envoyer tout valser si elle considère qu'on la prend de haut et qu'on lui dicte ses actions ...
Quand les membres de ton alliance en viennent à devoir te manager pour ne pas te faire passer en mode ''Breaking Bad'', c'est pas fondamentalement positif.
Jason est ici inerte, il renoncé et alors que son meilleur angle serait une attaque contre Tai en pleine controverse pour essayer de tenter un blindside, il s'en tient à un confit immature avec Joe le rigide contrôlant, et sort dans une espèce d'indifférence générale ...
Et Aubry reste le point d'interrogation de cette fin de saison.
Elle a le jeu le plus intéressant et le plus nuancé à ce stade du jeu, mais on sent qu'elle craque petit à petit devant son statut de décisionnaire permanent ...
Aubry a passé sa saison à manager les fortes personnalités du jeu et a décider quoi faire avec eux.
Et jusque là, elle a eu gain de cause en étant instrumentale dans la sortie de Debbie la bornée, de Peter l'arrogant, de Scot le tyran ... sauf là que le dernier individu bordélique en date est Tai.
Et aussi intéressante soit-elle, on voit bien que Aubry combat une partie de ses névroses ou de son stress (compréhensibles, ce jeu est ignoble pour la santé mentale) en ne soutenant pas les personnages les plus polarisants, agressifs ou rigides.
Aubry privilégie des collaborations avec des gens plus raisonnés (quoique Cydney commence aussi à vriller) mais à ce stade ce concept joue contre elle vu que des gens ''plus raisonnés'' comme Michele deviennent ses prétendants à la victoire à l'inverse de personnages atypiques comme Tai ou Jason.
Joe est un bout de bois mort.
Michele montre ses crocs et la force de sa rhétorique en ayant eu le luxe de pouvoir se cacher jusque là.
Tai s'embourbe et découvre les limites de son charisme.
Cydney est un fusible incertain quoique charismatique.
Et Aubry doit trouver comment naviguer dans tout ça.
En dépit de ses Medevacs, cette saison reste vraiment portée par d'excellents personnages et je l'apprécie vraiment tout autant qu'à mon premier visionnage.